Obtenir un CFC à l’âge adulte : tout savoir sur l’article 32 OFPr

En Suisse, le système de formation professionnelle est reconnu pour sa flexibilité et ses nombreuses passerelles. Parmi elles, l’article 32 de l’Ordonnance sur la formation professionnelle (OFPr) offre une opportunité unique : celle d’obtenir un Certificat Fédéral de Capacité (CFC) ou une Attestation Fédérale de Formation Professionnelle (AFP) sans avoir suivi de formation initiale classique. Une voie qui attire chaque année des centaines d’adultes en quête de reconnaissance ou de reconversion.

Une procédure destinée aux adultes expérimentés

L’article 32 s’adresse à toutes les personnes qui peuvent justifier généralement d’au moins cinq années d’expérience professionnelle, dont au minimum deux dans le métier visé. Peu importe que cette expérience ait été acquise dans le cadre d’un emploi formel, d’un stage long ou même d’un travail non rémunéré : l’essentiel est de démontrer une connaissance suffisante du métier pour se présenter à l’examen final.

Ce dispositif est souvent perçu comme une seconde chance pour les adultes qui, pour diverses raisons, n’ont pas obtenu de diplôme à l’issue de leur scolarité obligatoire.

Un examen identique à celui des apprentis

Contrairement à certaines validations d’acquis ou équivalences, l’article 32 ne dispense pas de l’examen. Le candidat doit passer les mêmes épreuves que les apprentis sortant de formation. Cela inclut :

  • Les examens écrits et oraux dans les branches professionnelles.

  • Un dossier de pratique professionnelle (souvent appelé « dossier de compétences » ou « dossier professionnel »).

  • Une évaluation pratique (travail écrit ou prestation orale, selon les métiers).

Autrement dit, l’article 32 n’est pas une validation « automatique » des compétences, mais bien une voie d’accès à l’examen final, avec certaines exigences en matière de préparation.

Un accompagnement souvent indispensable

Dans la pratique, réussir un CFC par l’article 32 demande une bonne organisation, une préparation structurée et souvent un accompagnement pédagogique. En effet, de nombreux candidats doivent se (re)familiariser avec :

  • Le vocabulaire professionnel spécifique.

  • Les exigences méthodologiques des examens.

  • La structure des branches générales (français, économie, etc., selon le métier).

De nombreuses personnes choisissent donc de suivre des cours préparatoires en ligne ou en présentiel, voire de bénéficier de coaching individuel pour rédiger leur dossier professionnel ou s’exercer à l’oral.

Une reconnaissance précieuse sur le marché du travail

Obtenir un CFC par cette voie permet :

  • D’accéder à des postes qualifiés dans son domaine.

  • De sécuriser son parcours professionnel.

  • D’envisager une poursuite de formation (Brevet fédéral, diplôme ES, etc.).

Cette démarche peut également renforcer la confiance en soi des candidats, qui voient leur expérience enfin reconnue à sa juste valeur.

Des démarches à anticiper

La procédure est généralement lancée auprès de l’Office cantonal de la formation professionnelle. Chaque canton peut fixer des délais spécifiques pour le dépôt du dossier et pour l’accès à l’examen final. Il est donc conseillé de :

  • Contacter son canton plusieurs mois à l’avance.

  • Réunir ses certificats de travail ou attestations prouvant l’expérience requise.

  • Se préparer suffisamment tôt, en tenant compte du niveau attendu.

Conclusion

La voie de l’article 32 n’est pas une solution de facilité : elle demande du courage, du temps et un réel engagement. Mais pour celles et ceux qui ont accumulé des années d’expérience sans validation formelle, elle représente une voie précieuse vers la reconnaissance et la mobilité professionnelle.